Le soleil s'autorise un petit repos bien mérité.

Depuis tant de longues journées il a mis toute son énergie à briller dans un ciel bleu immaculé, alors il a décidé de faire un peu la grasse matinée. Comme les baigneurs que la grisaille passagère encourage à traîner un peu au lit. Peu importe. Les parasols, les chaises longues, pédalos, kayaks attendent sagement l'arrivée des visiteurs.  

Il faisait beau, l'air était saturé d'odeurs printanières, genêts, lavandes sauvages, pins, eucalyptus se disputaient la première place.

La tentation était trop forte, nous avons pris la voiture et sommes partis droit devant. Ou plutôt tout là-haut, dans le coeur de la Serra do Açor, quand les traces humaines se font plus rares pour laisser toute la place à la nature. Il n'y avait plus que nous, l'espace infini et puis, de l'eau, un lac sauvage, vierge jusqu'à ce que l'homme se décide à le domestiquer. Et là, c'est beau encore, parce que l'homme et la nature se sont compris. Cela donne une plage flottante, des lieux aménagés pour la baignade et le pique-nique.

Je n'en dis pas plus, à vous de découvrir. Le lac c'est Santa Luzia, la place Casal da Lapa.

Aveiro

Entre terre et mer, on l'appelle aussi "la Venise du Portugal". Tranquillement installée au bord de la lagune, elle se visite à bord de "gondoles" aux couleurs vives qui entraînent les visiteurs dans l'intimité même de cette ville autrefois important port de pêche à la morue. On peut ainsi voir les salines, le vieux quartier des pêcheurs et les magasins de sel et naviguer doucement jusqu'à l'assemblée municipale.

Spectaculaire accident hydrographique, la ria de Aveiro est une vaste zone lagunaire semée d'îles, bordée de marais salants, en arrière d'un cordon littoral sableux de 45 km de longueur et de 2.5 km de largeur.

Un lieu chargé d'histoire et de magie La Forêt du Buçaco.

C'est au 17e siècle que des Carmélites s'installent et construisent le couvent de Santa Cruz de Buçaco. Elles y créent des jardins où l'on peut trouver aujourd'hui une variété de 700 arbres et plantes du monde entier.

Il se dégage de  ce lieu une atmosphère étrange  et envoûtante. Seraient-ce les esprits des soldats de Napoléon tombés en 1810 au cours de la bataille qui les opposa aux forces de Wellington qui errent encore dans les forêts, ou alors le palais lourdement décoré devenu hôtel palace qui interpelle par ses formes torturées ?Les militaires se sont retirés vaincus, le monastère est toujours là, émouvant témoignage de la foi des religieuses.

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 L'automne ne diminue en rien l'enthousiasme des Portugais, bien au contraire.  

Il y a toujours une occasion de se réunir, de faire la fête.

C'était en novembre à Meruge, village proche d'Oliveira do Hospital. Autour de l'église, régnait comme une ambiance d'autrefois, un petit air médiaval animait le marché de producteurs locaux.

Entre les étals des marchands de charcuterie, de fromages ou de pâtisserie, se jouaient des scènes en costume. Un gendarme, fier de ses prérogatives, interpelait un voleur, alors qu'autour du parc à cochons dans lequel une truie maternait ses petits, un couple facétieux chantait, s'amusait avec les mots pour la plus grande joie des badauds.

C'était l'occasion de se régaler, de s'évader dans d'autres temps, d'oublier pour quelques heures les difficultés quotidiennes, de se replonger dans ses racines pour ne pas trop s'éloigner d'une vérité dans laquelle l'âme s'est forgée.